Les objectifs progressifs de la RE2020

Tremco CPG Frannce / 24 octobre 2022

Entrée en vigueur au 1er janvier 2022, la RE2020 ne vise pour l’instant que la construction neuve de logements individuels et collectifs. À partir de 2023, elle intégrera la construction de bâtiments tertiaires (bureaux, enseignement…) et les extensions de bâtiments existants. Puis, elle franchira 3 étapes successives de renforcement de ses exigences, en 2025, 2028 et 2031, avec de nouveaux seuils de contenu carbone au m² de -15%, -25% et -30% par rapport à la première phase d’application

1ère phase

60 à 90 % de l’impact carbone total calculé sur une durée de 50 ans étant liés aux phases de démolition /construction, cette première phase de la réglementation (2021-2024) a pour enjeu de s’approprier la méthode d'analyse du cycle de vie dynamique.

La méthode de l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) permet de mesurer les impacts environnementaux des produits selon la norme ISO 14067. Cette analyse prend en compte toutes les étapes de leur cycle de vie, « du berceau à la tombe », c’est-à-dire de l’extraction des matières premières nécessaires à leur élimination/recyclage en fin de vie.

Ces impacts environnementaux des produits sont quantifiés et matérialisés dans les FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire) selon la norme NF EN 15804.

Dans l’ACV dite « statique », basée sur ces normes et employée aujourd’hui en Europe pour tous les matériaux de construction, toutes les étapes du cycle de vie ont le même poids dans la mesure des impacts environnementaux.  

Dans le label E+C- à l’origine de la RE2020, l’indicateur « Carbone » repose également sur une analyse de l’ACV statique, avec un calcul des émissions de gaz à effet de serre, d’une part sur la totalité du bâtiment, et d’autre part sur l’ensemble des produits de construction et des équipements, pour une durée de vie de 50 ans.  

Dans la RE2020, en revanche, c’est le principe de l’ACV dynamique simplifiée qui a été retenu, pour prendre en compte la cinétique de dégradation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, toujours sur une période de 50 ans.


Les FDES des produits sont réalisées en ACV statique, mais des coefficients de pondération vont permettre d’attribuer un poids plus important aux émissions en début du cycle de vie, par rapport à celles émises en fin de vie du bâtiment.


Les bâtiments sont ainsi considérés comme des « puits de carbone ». Deux raisons principales ont motivé ce choix :

  • L’urgence à enrayer le changement climatique en diminuant la quantité de gaz à effet de serre émis aujourd’hui, pour ne pas dépasser les seuils de non-retour de réchauffement (<+2 à +3°C maximum)
  • Les incertitudes sur les scénarii de fin de vie des produits, qui demeurent hypothétiques et basés sur nos connaissances actuelles.

Le bois et les matériaux biosourcés, qui emprisonnent le carbone pendant leur croissance en début de cycle de vie, avant de le libérer en fin de cycle de vie généralement par valorisation énergétique, sont favorisés par cette méthode de calcul, par rapport à l’usage de matériaux plus traditionnels, comme le béton ou les métaux. Mais ces derniers demeurent cependant des solutions incontournables dans certains ouvrages. D’autre part,  l’Impact Carbone d’un bâtiment ne se limite pas à celui du matériau constitutif de sa structure, mais comprend aussi ceux de plusieurs dizaines d’autres produits de construction. Toutes les filières industrielles sont donc mobilisées pour optimiser les caractéristiques environnementales des matériaux, développer de nouveaux modes constructifs innovants, plus durables & performants, et baisser leurs émissions Carbone tout en économisant les ressources de la planète.